#1 LE SPI OUEST À LA CROISÉE DES CHEMINS

Le millésime 2016 du Spi Ouest-France Destination Morbihan, dont les premières manches sont lancées ce midi, s'annonce particulier : la tempête d'équinoxe en approche des côtes bretonnes pourrait bien obliger les organisateurs à garder les concurrents au port à partir de ce soir... jusqu'à lundi ! L'organisation de cette grande classique du calendrier atlantique, dont c'est la 38e édition, est rodée. Et si la Société nautique de La Trinité et Christophe Gaumont, le directeur de course, gèrent la partie nautique, l'évènement reste la propriété du groupe Ouest-France. "C'est d'ailleurs le dernier que nous possédons en propre, souligne Régine Ermel, directrice des relations publiques du quotidien régional. Pour les autres, comme le Grand Prix de Plouay, nous ne sommes plus que partenaires médias." Le poids du maritime dans les régions couvertes par Ouest-France et la présence d'un pôle presse spécialisé au sein du groupe (Voiles et voiliers, Le Chasse Marée, Le Marin...) expliquent cela.
Le budget de l'évènement s'élève à 1 million d'euros, dont 500 000 investis par Ouest-France (avec beaucoup d'échanges publicitaires), "et l'intégralité des frais d'inscription revient à la SNT", rappelle Régine Ermel. Le Spi a longtemps été rentable, il est aujourd'hui "à peine à l'équilibre", en particulier cette année, après le retrait d'Intermarché, partenaire-titre de 2011 à 2015. Les organisateurs ont sollicité le département du Morbihan et la communauté de communes Auray-Quiberon, mais leur investissement ne compense pas le départ des "Mousquetaires". Le naming actuel - Destination Morbihan, marque touristique du département - est donc temporaire et Ouest-France cherche un nouveau partenaire-titre, capable d'investir 150 à 300 000 euros par an et intéressé par une manifestation qui attire, selon les années, 35 à 50 000 visiteurs et génère, d'après l'organisation, environ 2 millions d'euros de retombées économiques locales.
Comme de nombreuses épreuves traditionnelles, le Spi Ouest-France Destination Morbihan doit faire face à une baisse régulière des concurrents : 477 en 2011, 433 en 2013, 410 en 2014, 379 en 2015, 360 en 2016... il est loin le temps où il fallait s'inscrire au Salon sous peine de se retrouver en liste d'attente ! Un déclin dont Régine Ermel, 35 Spis au compteur, est bien consciente : "La manière dont les gens régatent a changé, tout comme les modes de consommation de la voile". L'organisation va donc mener une enquête auprès des concurrents pour trouver de nouvelles pistes de relance, après l'introduction de la jauge Osiris et des IRC en double. "Nous attendons beaucoup des nouvelles séries, comme le Diam 24 et le J 70. Mais il est certain que la belle époque de cet évènement est finie."

#2 IMOCA : OSM FAIT LE POINT

Open Sports Management organisait jeudi un petit-déjeuner presse à Paris, l’occasion pour cet acteur important de la course au large, propriétaire des droits commerciaux de la classe Imoca (pour un montant qui reste confidentiel), d'évoquer son rôle, encore assez méconnu. Son directeur général, l’Autrichien Peter Bayer, pas un homme du sérail puisqu'il a notamment dirigé les JO de la Jeunesse de 2008 à 2013, s’est chargé des présentations. Que nous a-t-il appris ?
Qu'OSM, créée en janvier 2013 par Sir Keith Mills, homme d’affaires anglais, vice-président des JO de Londres 2012 et mécène d'Alex Thomson, est basée à Lausanne et emploie six personnes, quatre sur place et deux, en charge du développement commercial, à Londres. Et que Mills a investi 6 millions d’euros en trois ans avec comme priorité de développer la marque à l'international. "Quand nous discutons de l’Imoca à l’étranger, on nous dit que c’est trop français, trop masculin et qu’il n’y a pas assez de télévisions internationales", résume Peter Bayer.
D’où la création du championnat du monde IMOCA Ocean Masters et de courses tournées vers l’étranger, dont New York-Vendée (Les Sables d'Olonne) cette année, organisée par OSM pour un budget d'un million d’euros. Mais l’objectif de cette société commerciale est bien de "faire du business", d’où la priorité de l’année 2016 : trouver des partenaires. Si le package de départ s'élève à 50 000 euros, OSM cherche surtout des partenaires-titres pour ses épreuves - comptez 750 000 euros pour New York-Vendée (Les Sables d'Olonne) - et un sponsor pour l’IMOCA dont le nom figurera sur la grand-voile de chaque membre de la classe pendant le Vendée Globe - comptez l'équivalent du budget annuel d'une grosse écurie.
Et si aucun partenaire n'est signé d'ici l'expiration du contrat de quatre ans (tacitement renouvelable), en octobre 2016 ? "La situation sera compliquée, mais OSM n'a pas autant investi pour jeter l'éponge aussi vite", répond Peter Bayer, confiant dans l'issue des négociations qu'il mène actuellement avec deux sociétés internationales.

#4 MERCATO & NEWS BUSINESS
[Le mercato étant très calme cette semaine, il est assorti de quelques news éco et business]

• Groupama Team France a recruté Kellie Covington comme électricienne au département performance et propose deux stages de graphiste et de chargé(e) de communication/évènementiel.
• Camille Croguennec (ex Douarnenez Courses) a été embauchée comme secrétaire administrative par la Classe Mini, suite au départ de Caroline Pommeret chez Groupama Team France.
• Le photographe malouin Christophe Huchet propose ses services lors du warm-up de The Transat pour les petits budgets de la course.
• Le groupe agro-alimentaire français Nora, présent par le passé dans la course au large avec Crêpes Whaou !, devient partenaire titre de The Transat via sa marque de viennoiseries bakerly, développée pour le marché américain.
• Dassault Systèmes a renouvelé son partenariat avec Oracle Team USA.
• Les lunettes Julbo ont annoncé, lors de l'avant-première du film Foiling Cap Horn à Lorient, leur partenariat avec Groupama Team France.
• L'Artemis Offshore Academy accueille un nouveau sponsor : la marque de whisky écossaise Kilchoman (via Scuttlebutt).