Le groupe Urgo remplace donc les cachemires Eric Bompard comme partenaire-titre de la Solitaire du Figaro, rebaptisée dans la foulée Solitaire Urgo Le Figaro. L’annonce en a été faite mardi dans un restaurant chic proche de la place de l’Etoile par Mathieu Sarrot, directeur des événements chez OC Sport Pen Duick, qui organise la course, et Pierre Moustial, directeur général d'Urgo, une société familiale spécialisée dans la santé grand public (620 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel).
Pour comprendre le processus qui a abouti à ce changement, il faut remonter à septembre 2015 : après cinq ans comme partenaire-titre de la Solitaire, Eric Bompard annonce à OC Sport qu’il se retire. La course se retrouve "orpheline", selon les termes de Mathieu Sarrot qui, au moment du Salon nautique, le fait savoir, notamment par un article paru dans Le Figaro. Il est alors contacté par deux entreprises, dont Urgo, qui, venant de changer de nom – Groupe Urgo à la place de VivaSanté – souhaite développer sa notoriété. Les premiers contacts sont noués en janvier, au moment où Bompard décide finalement de rempiler pour un an moyennant une évolution du naming de l'épreuve. Ils aboutissent à la signature d'un contrat de partenariat de deuxième rang signé trois mois plus tard pour l’édition 2016, car les dirigeants d’Urgo - amateurs de voile et de Bretagne - veulent voir avant d’aller plus loin. Séduits par ce "coup d’essai", ils reprennent les discussions en juillet avec OC Sport, le deal étant finalement signé fin septembre.
Voilà forcément une bonne nouvelle pour l’organisateur. D’abord parce qu’Urgo s’engage pour trois ans – alors qu’Eric Bompard avait pris l’habitude depuis trois éditions de ne renouveler son engagement que d’une édition à l’autre, et de plus en plus tard dans l’année. Ensuite parce que le montant du partenariat est supérieur aux 550 000 euros mis sur la table par Bompard, ce qui devrait permettre à la Solitaire, déficitaire ces dernières années, de retrouver l’équilibre.
C'est lors d'un déjeuner la veille de l'annonce officielle que Mathieu Sarrot a formellement informé Eric Bompard de ce changement de cap - l'ex partenaire a été tenu au courant dès l'été et s'est vu proposer d'autres solutions, selon OC Sport. Bompard, qui avait fait part lors de la remise des prix de la Solitaire en juillet de son intention de remettre ça en 2017 - sans cependant la formaliser -, a réagi publiquement avec amertume. Joint le lendemain, il se montrait moins virulent : "C’est un moment de désagrément de perdre quelque chose qu’on aime bien. Nous avons été surpris que ça se passe si vite, mais que voulez-vous ? Les affaires sont les affaires", a-t-il expliqué mercredi soir à Tip & Shaft. Avant de conclure : "Une chose est sûre, pour moi, la voile, c’est fini."

Une classe connaît, ces dernières semaines, une belle effervescence : celle des Multi50. Avec, d'abord, l'arrivée d'un nouveau skipper sur le circuit, puisque Armel Tripon, fort d'un nouveau partenaire qui sera annoncé au Nautic, sera l'an prochain à la barre de l'ex Actual. Bloqué cet été par l'ancien figariste, le plan Verdier construit pour Yves Le Blévec était en vente depuis l'arrivée du Rhum 2014. Le Nantais, qui n'a pu mener à bout son projet Imoca à bord de l'ancien Groupe Bel, désormais aux mains de Thomas Ruyant, participera à la Transat Jacques Vabre 2017 ainsi qu'à la Route du Rhum 2018.
Deux autres marins, avec des financements bouclés, sont prêts à intégrer la classe : Yannick Bestaven et Thibault Vauchel-Camus (qui a vendu son plan Manuard), grands animateurs de la Class40 ces dernières années. Encore faut-il que des bateaux d'occasion soient disponibles sur le marché ; et c'est loin d'être le cas. Les deux hommes sont donc suspendus à la décision de deux autres skippers de lancer un Multi50 neuf.
Premier vendeur potentiel : Erwan Le Roux, qui a trouvé un co-partenaire pour accompagner FenétréA. Le vainqueur du Rhum et de la Jacques Vabre saura enfin ce week-end s'il a le feu vert de son sponsor pour lancer la construction d'un plan VPLP flambant neuf chez CDK - un projet qui mûrit depuis de nombreux mois. En cas de réponse positive, l'ex Crêpes Whaou ! 2 sera officiellement à vendre au prix "non négociable" de 800 000 euros HT avec les nouveaux foils autorisés par la jauge à partir de l'an prochain. Dans le cas contraire, Erwan Le Roux conservera son bateau pour courir la saison.
Second vendeur possible : Thierry Bouchard, arrivé dans la classe l'an dernier. Le skipper de Ciela Village prendra sa décision de construire un nouveau Multi50 d'ici une quinzaine de jours, après avoir calé chiffrages et plannings. Le Varois, plutôt optimiste, attend lui aussi la décision d'Erwan Le Roux qui aura un impact non négligeable sur leurs budgets : les deux marins ont convenu de mettre en commun les moules de construction de leurs futures machines, soit une économie de 200 à 300 000 euros par projet (sur un coût total de 1,5 à 1,8 million d'euros), selon Thierry Bouchard. Pour autant le skipper de Ciela Village pense construire un nouveau bateau même si le Trinitain renonce à son projet. 
Le temps presse : Thierry Bouchard souhaite être au départ de la prochaine Transat Jacques Vabre avec son nouveau multi et, même si architectes et constructeurs ont déjà anticipé, il faut pas loin d'une année pour lancer un Multi50 neuf. Verdict dans les tous prochains jours !

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L'histoire est belle : 15 ans après avoir été préparateur du Pogo 1 d'Armel Tripon sur la Mini-Transat 2001, Erwan Le Roux le retrouvera l'an prochain sur le circuit Multi50.

 

• Fabrice Amedeo a annoncé que quatre sociétés du secteur aérien - Alstef, Trescal, Guinault et Groupe 3S - avaient rejoint son projet Newrest-Matmut pour le Vendée Globe.
   

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#4 PROJET P&C : COMMENT OPTIMISER SES PERFORMANCES AVEC SARAH STEYAERT

Chaque semaine, Manon Borsi, ancienne de l’équipe de France et de Voiles et Voiliers, collaboratrice de Voile Mag et à l’initiative du Projet P&C, nous fait profiter des premières lignes de l’article hebdomadaire qu’elle rédige avec les meilleurs experts de la voile et envoie à ses abonnés. Son credo ? "Conseillé par les meilleurs, deviens le meilleur". 
 
Se servir de ses yeux pour contrôler ses penons et sa vague d’étrave et juger des performances de son bateau, ça va. Mais jouer de ses autres sens pour se mettre à l’unisson, moins évident... Heureusement, ça se travaille !

Sarah Steyaert, 29 ans, compte parmi les coureurs réputés sensitifs. Dans sa manière de régater au feeling, bien sûr, comme elle l’a expliqué dans l’article "Naviguer au feeling... C’est-à-dire ?" publié cet été par le Projet P&C... Mais aussi, dans sa conduite ! À la barre de son Laser Radial, pendant les deux préparations olympiques qu’elle a courues (pour Pékin où elle finit 5e en 2008 et Londres où elle termine 16e en 2012), elle a toujours été des plus précises, des plus habiles dans le petit temps... Alors que le plan Kirby gréé avec une voile de 5,7 m2 n’est pas réputé très vivant ! En passant en 49er FX, un support au caractère foncièrement différent, pour la PO de Rio (où elle termine 6e), elle a par ailleurs assumé que tous ses repères de sensations puissent exploser. Avant de les travailler et les reconstruire. Mode opératoire.

Écouter chaque parcelle de son corps. Regarder ses penons de guindant et de chute, sa vague d’étrave et son sillage est indispensable pour évaluer les performances de son bateau et contrôler l’efficacité des réglages. Écouter le bruit de l’eau sur la coque permet de déceler un changement dans la glisse. 
« En Laser Radial, le vent qui coulait sur la peau de mon visage me renseignait sur sa nature et son évolution... C’est beaucoup moins le cas depuis que je navigue en 49er FX, car le vent vitesse noie l’information. » Sentir son bateau vivre sous soi, enfin, est un idéal ! Mais les sensations ne sont pas toujours évidentes à appréhender et il faut souvent commencer par se forcer à "faire taire" certaines pour mieux "écouter". (…)

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