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Musikfest Parisienne est un festival de musique de chambre, qui se déroule chaque printemps Salle Cortot à Paris.
Imaginé pendant le premier confinement de mars 2020 par la violoniste Liya Petrova et porté par le soutien immédiat de France Musique, il fut le premier festival 100% digital, dans une période où les musiciens ne pouvaient ni exercer leur métier, ni préserver leur contact avec le public.
Avec une programmation 100% Beethoven, cette première édition fût ainsi le point de départ fraternel et humaniste d’une aventure qui se poursuit depuis.
L’amitié, la jeune génération d’artistes, la transmission : tels sont les piliers de ce festival, dont la thématique immerge chaque année artistes et public dans un pan spécifique du répertoire chambriste.
La vie musicale a depuis heureusement repris ses droits, les musiciens sont à nouveau sur les scènes et les routes du monde, mais un nouveau festival - tel de joyeuses retrouvailles pour tous les artistes qui s’y produisent- est ainsi né !
Après une seconde édition consacrée à Brahms, qui fut un créateur si perfectionniste et prolifique pour le genre, le millésime 2022 du festival nous plonge dans la Belle Époque à Paris, terreau particulièrement fertile pour l’art musical français.
Belle époque que celle qui, entre les guerres de 1870 et de 1914, a ouvert la France à la modernité.
La musique y prend des allures de manifeste plus que d’école, stimulée par les travaux de Berlioz qui ont éveillé à la singularité française au cœur du romantisme allemand, inspirée par la redécouverte des très classiques Rameau et Couperin.
Des aînés – Franck, Saint-Saëns, Massenet, Fauré et Chausson – aux jeunes générations – Bonis, Debussy, Halphen, Ravel, Boulanger et Tailleferre –, compositrices et compositeurs hissent cet héritage par-delà l’hommage, de façon inégalement révolutionnaire mais toujours innovante, et érigent le « goût français » en identité.
La clarté et l’élégance mais aussi « ce précis et ce ramassé dans la forme » salué chez Rameau par Debussy deviennent les maîtres mots d’une musique française émancipée, qui ne dédaigne ni puiser à des horizons lointains – ballet russe, Espagne fantasmée ou antique Orient alors en vogue – ni dialoguer avec les autres arts.
Pour témoigner de la variété de styles et de la multiplicité de formes qui innervent la musique de chambre française de la Belle Époque, la Musikfest parisienne propose cette année un festival synchronique et polyphonique traversé de noms illustres ou moins connus, reflet de la vitalité de la création musicale à Paris entre 1880 et 1917. Les 17, 20 et 21 mai, elle accueille une vingtaine de musiciens hors pairs, qui embrasseront ensemble, de la sonate au quintette en passant par le piano à quatre mains, l’immense richesse de cette esthétique française à la paternité partagée.